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18 questions réponses pour mieux comprendre la syllogomanie

1. Qu’est-ce que la syllogomanie ?

La syllogomanie, aussi appelée thésaurisation pathologique, est un trouble psychique caractérisé par une accumulation compulsive d’objets, souvent sans réelle utilité. Les personnes atteintes éprouvent une angoisse intense à l’idée de se séparer de leurs affaires, même lorsqu’elles sont inutilisables ou sans valeur apparente. Cette accumulation déborde fréquemment sur les espaces de vie, rendant certaines pièces inaccessibles ou dangereuses. Il ne s’agit pas d’un simple désordre passager, mais bien d’un trouble chronique pouvant avoir de lourdes conséquences sur la santé, l’hygiène et la sécurité. Contrairement à une simple tendance à la collection, la syllogomanie est marquée par une perte de contrôle et une forte détresse psychologique. Elle peut concerner aussi bien les objets du quotidien que les déchets ou les animaux. C’est un trouble qui isole, qui alimente la honte, et qui détériore fortement la qualité de vie. Il est donc essentiel de le prendre au sérieux dès les premiers signes.

2. En quoi la syllogomanie est-elle différente du syndrome de Diogène ?

Bien qu’elles soient souvent confondues, la syllogomanie et le syndrome de Diogène sont deux troubles distincts. La syllogomanie concerne spécifiquement l’accumulation excessive d’objets et la difficulté à jeter. En revanche, le syndrome de Diogène comprend une négligence extrême de l’hygiène personnelle et du logement, avec souvent un déni complet de la situation. Une personne syllogomane peut vivre dans un environnement encombré mais propre, alors qu’un patient Diogène vit dans un cadre insalubre. Il est toutefois possible qu’un individu présente les deux troubles en même temps, ce qui aggrave les conséquences sur la santé et le logement. La confusion entre les deux vient du fait que l’accumulation est visible dans les deux cas. Pourtant, les mécanismes psychologiques ne sont pas identiques. La syllogomanie est davantage liée à une anxiété de séparation, une peur du vide ou un attachement excessif aux objets. Le syndrome de Diogène relève plus souvent d’un repli total sur soi et d’un effondrement des capacités d’organisation.

3. Quelles sont les causes possibles de la syllogomanie ?

Les origines de la syllogomanie sont complexes et multifactorielle. Elle peut apparaître après un traumatisme, comme un deuil, une séparation, ou un choc émotionnel majeur. Certaines personnes développent ce trouble dans un contexte de dépression, d’anxiété chronique, ou de troubles obsessionnels compulsifs. Il existe aussi une forme de syllogomanie associée à des troubles neurocognitifs, comme certaines démences ou atteintes frontales. Dans d’autres cas, l’accumulation apparaît dès l’adolescence et évolue avec le temps, souvent de manière insidieuse. Le lien aux objets devient un refuge contre l’insécurité, la solitude ou l’instabilité émotionnelle. Chaque objet représente une trace, un souvenir, un potentiel. Se séparer de lui équivaut à une perte insupportable. Il n’y a donc pas une cause unique, mais un faisceau de facteurs qui construisent progressivement ce rapport pathologique aux possessions.

4. À partir de quand parle-t-on de syllogomanie pathologique ?

Ce n’est pas le volume des objets qui détermine à lui seul le diagnostic, mais plutôt les conséquences de l’accumulation sur la vie quotidienne. On parle de syllogomanie pathologique quand l’encombrement empêche une utilisation normale des pièces (cuisine, salle de bain, chambre), quand les objets s’accumulent au point de devenir envahissants, voire dangereux, et surtout quand la personne refuse de jeter ou trie sans jamais se débarrasser. Un autre indicateur est la souffrance psychique : honte, isolement, peur d’être jugé, anxiété intense à l’idée qu’un proche touche à ses affaires. Il est fréquent que les personnes touchées vivent dans le secret pendant des années, jusqu’à ce qu’un incident (chute, signalement, problème de voisinage) révèle la situation. Dès lors que la qualité de vie est dégradée et que la santé physique ou mentale est en jeu, il est crucial d’intervenir.

5. Quels objets les personnes syllogomanes accumulent-elles le plus souvent ?

L’accumulation peut porter sur des objets très variés, en fonction des personnes et de leur histoire personnelle. Certains vont entasser des papiers administratifs, des magazines, des journaux, incapables de faire le tri de peur de jeter un document important. D’autres conservent des vêtements usés, des sacs plastiques, des cartons, pensant qu’ils pourraient “servir un jour”. Il existe aussi des formes plus sévères où les déchets ménagers, les emballages, voire les restes alimentaires ne sont plus jetés. Cette rétention peut aller jusqu’à l’invasion totale de l’espace, avec des piles d’objets instables, un sol invisible, des meubles inaccessibles. L’objet, quel qu’il soit, devient précieux non pour sa valeur, mais parce qu’il est porteur de sens, de potentiel ou de réassurance. Tout jeter est vécu comme une mutilation émotionnelle.

6. Quels sont les signes d’alerte dans l’entourage ?

Le signe le plus évident est l’encombrement anormal du logement. Si une pièce n’est plus utilisable, si les objets s’entassent au sol ou sur les meubles, ou si l’accès aux fonctions de base (manger, dormir, se laver) devient compliqué, cela doit alerter. Un autre indicateur est le refus systématique des visites, le repli sur soi, et l’évitement de toute aide extérieure. La personne justifie ses choix, minimise, ou nie l’ampleur du problème. Elle peut se montrer agressive si quelqu’un tente de toucher à ses affaires. Une hygiène dégradée ou des tensions avec les voisins (nuisances, odeurs, insalubrité) sont souvent des signes tardifs. Dans certains cas, les proches découvrent la situation par hasard, après une hospitalisation ou un décès. Dès que l’entourage soupçonne une accumulation pathologique, il est important d’agir sans jugement mais avec fermeté.

7. La syllogomanie est-elle toujours visible de l’extérieur ?

Non, la syllogomanie peut rester totalement invisible pendant des années, voire toute une vie. De nombreuses personnes atteintes vivent dans le secret, avec une façade sociale apparemment normale. Elles peuvent cacher leur trouble à leur famille, à leurs amis, ou à leurs voisins, en évitant soigneusement de recevoir quiconque chez elles. Certaines maîtrisent parfaitement leur apparence et leur discours, ce qui rend le repérage difficile. Il arrive même que l’accumulation se fasse dans des lieux cachés : caves, garages, box, voire sur des lieux de travail. L’intérieur du logement devient un territoire protégé, sacralisé, intouchable. Ce n’est qu’en cas d’accident, de dégât des eaux, de plainte d’un voisin ou d’hospitalisation que la situation éclate. La honte, la peur du regard des autres et l’isolement entretiennent ce silence pendant des années.

8. Quelles sont les conséquences sur la santé physique et mentale ?

Les conséquences physiques peuvent être graves : risque accru de chutes, infections, développement de moisissures, prolifération d’insectes ou de rongeurs. L’insalubrité peut entraîner des troubles respiratoires, cutanés, digestifs, voire infectieux. Sur le plan psychique, la personne vit dans une tension permanente, tiraillée entre l’envie d’agir et l’impossibilité de jeter. Elle peut souffrir de dépression, de troubles du sommeil, de crises d’angoisse. L’isolement social s’intensifie, nourrissant la honte et la culpabilité. Parfois, des troubles cognitifs sous-jacents (troubles exécutifs, démences débutantes) aggravent le tableau. Le logement devient un piège, un prolongement du trouble, qui enferme la personne dans une boucle où plus rien ne semble possible.

9. Existe-t-il différents niveaux de gravité dans la syllogomanie ?

Oui, tous les cas de syllogomanie ne sont pas équivalents, et il existe une gradation dans la sévérité. Certaines personnes accumulent de manière importante mais réussissent à maintenir un logement relativement fonctionnel. D’autres, en revanche, vivent dans un encombrement extrême, où les objets bloquent les portes, envahissent les lits, empêchent l’usage des sanitaires ou de la cuisine. On distingue souvent trois niveaux : léger (encombrement partiel, pas de danger), modéré (impact sur l’organisation du quotidien), et sévère (atteinte à la salubrité et à la sécurité). Cette classification permet d’orienter les prises en charge et de prioriser les actions. L’évaluation du niveau de gravité est essentielle pour adapter les interventions.

10. Est-ce que la syllogomanie concerne uniquement les personnes âgées ?

Non, même si elle est plus souvent repérée chez les personnes âgées, la syllogomanie peut toucher des adultes de tout âge. Elle commence parfois dès l’adolescence ou la jeune vie adulte, mais passe inaperçue tant que la personne vit avec ses parents ou change fréquemment de logement. Ce n’est souvent qu’à partir du moment où elle s’installe durablement que le trouble devient visible. Chez les personnes âgées, les complications physiques et sociales sont plus marquées, et la situation peut devenir rapidement critique. Mais il est faux de croire que ce trouble ne concerne que les seniors. Des jeunes actifs, des cadres ou des étudiants peuvent aussi en souffrir. C’est un trouble transversal, qui touche tous les milieux sociaux et toutes les générations.

11. Pourquoi les personnes syllogomanes refusent-elles de jeter ?

Le refus de jeter n’est pas un simple entêtement, mais une véritable détresse émotionnelle. Chaque objet est perçu comme potentiellement utile, porteur de souvenir, ou lié à une peur de manquer. Jeter devient une source d’angoisse intense, assimilée à une perte irréversible, voire à un acte de trahison vis-à-vis de soi-même. Le raisonnement logique ne suffit pas à convaincre la personne de se débarrasser de ses affaires. Elle développe souvent un attachement excessif, une tendance à la justification (« ça pourrait servir », « c’est précieux », « je le réparerai un jour »). À cela s’ajoute une grande difficulté à organiser les priorités ou à trier objectivement. Ce blocage est émotionnel, profond, souvent ancré depuis des années. Il est parfois renforcé par un vécu de privation ou de traumatisme. Forcer une personne à jeter peut alors déclencher une véritable crise de panique ou de repli.

12. Comment réagir face à un proche atteint de syllogomanie ?

Il est essentiel d’adopter une posture bienveillante, mais ferme et structurée. Le jugement, la pression ou l’agressivité sont contre-productifs et ne feront qu’enfermer davantage la personne dans son comportement. Il faut d’abord chercher à comprendre ce qui se joue émotionnellement derrière l’accumulation. Évitez de toucher à ses objets sans son accord, et ne videz jamais son logement en son absence. Proposez un dialogue, identifiez ensemble de petites zones à réorganiser, en commençant par ce qui est le moins sensible. Respecter le rythme, encourager sans imposer, et toujours valoriser les petits progrès. Il est souvent utile d’impliquer un professionnel, comme un psychologue ou un travailleur social. Le rôle des proches est fondamental, mais il doit s’inscrire dans une dynamique de coopération, pas de confrontation.

13. Est-il possible de guérir de la syllogomanie ?

On ne parle pas vraiment de guérison au sens strict, mais plutôt de stabilisation ou d’amélioration. Avec une prise en charge adaptée, de nombreuses personnes peuvent apprendre à mieux gérer leur besoin d’accumulation. Cela passe souvent par une psychothérapie, notamment comportementale et cognitive, qui aide à modifier les pensées liées aux objets. Le travail se fait aussi sur la gestion des émotions, l’anxiété de séparation, et l’organisation de l’espace. Des progrès sont possibles, mais ils sont généralement lents, progressifs, et sujets à des rechutes. L’objectif est de rétablir une qualité de vie acceptable, pas nécessairement de retrouver un logement parfait. Il faut du temps, du soutien et une stratégie à long terme. L’implication du patient est la clé.

14. Quelles sont les solutions concrètes pour désencombrer un logement ?

Le désencombrement d’un logement syllogomane doit être pensé comme un processus encadré, pas comme une simple opération de nettoyage. Dans les cas légers à modérés, on peut travailler pièce par pièce, en fixant des objectifs réalistes et en impliquant la personne dans chaque décision. Dans les situations graves ou urgentes (danger sanitaire, menace d’expulsion), l’intervention d’une entreprise spécialisée peut être nécessaire. Ces équipes savent travailler avec respect, discrétion, et dans le respect de l’émotion liée aux objets. Il est également possible de faire appel à un ergothérapeute pour réaménager l’espace de manière fonctionnelle. Le tri peut être facilité par des outils visuels (pictogrammes, codes couleurs) ou des routines établies à l’avance. L’important est d’aller lentement, en conservant des repères et en évitant les ruptures brutales.

15. Qui peut aider dans la prise en charge de la syllogomanie ?

La prise en charge nécessite souvent une approche pluridisciplinaire. Le médecin traitant est un premier point d’ancrage pour orienter vers un suivi psychologique ou psychiatrique. Un psychologue, notamment spécialisé en thérapie cognitive et comportementale, peut travailler sur les schémas de pensée liés à l’attachement aux objets. Un travailleur social peut intervenir pour accompagner les démarches administratives, la prévention des expulsions, ou l’accès à un hébergement temporaire. Les services d’hygiène ou les CCAS peuvent alerter en cas d’insalubrité. Enfin, certaines entreprises de nettoyage extrême proposent des interventions respectueuses et adaptées. Il est essentiel que ces professionnels travaillent main dans la main, avec la personne concernée, et sans jamais la marginaliser.

16. Existe-t-il des lieux d’accueil pour les personnes atteintes de syllogomanie ?

Il n’existe pas encore en France de structures exclusivement dédiées à la syllogomanie, mais certaines structures d’accueil sont sensibilisées à ce trouble. Les CMP (Centres médico-psychologiques), les équipes mobiles de psychiatrie ou les unités de réhabilitation psychosociale peuvent offrir un accompagnement. Dans les cas les plus sévères, un placement temporaire en établissement médico-social peut être envisagé, notamment quand l’autonomie est compromise. Il existe également des logements accompagnés pour les personnes souffrant de troubles mentaux chroniques. Le but est de stabiliser la situation dans un cadre sécurisé, avec un suivi régulier. Une orientation adaptée nécessite une évaluation globale de la situation par un professionnel de santé mentale.

17. La syllogomanie est-elle reconnue officiellement comme un trouble ?

Oui, la syllogomanie est aujourd’hui reconnue comme un trouble à part entière. Elle est classée dans les troubles obsessionnels et apparentés selon les classifications psychiatriques internationales. Cette reconnaissance permet de mieux la diagnostiquer, de structurer sa prise en charge, et de faire valoir des droits pour la personne concernée (reconnaissance du handicap, accès à des soins, protection sociale). Malgré cette reconnaissance, elle reste encore méconnue du grand public et parfois sous-estimée par les professionnels. La sensibilisation est donc un enjeu central. Reconnaître la syllogomanie comme une maladie, ce n’est pas excuser un comportement, c’est donner des outils pour y répondre de manière humaine et efficace.

18. Comment prévenir l’aggravation de la syllogomanie ?

La prévention passe avant tout par le repérage précoce. Plus le trouble est identifié tôt, plus les chances de stabilisation sont importantes. Il est essentiel de ne pas minimiser les premiers signes : difficultés à jeter, accumulation discrète, anxiété liée au rangement. Un dialogue bienveillant, sans jugement, peut permettre d’ouvrir la porte à un accompagnement. L’isolement est un facteur aggravant majeur : maintenir un lien social, proposer de l’aide concrète, valoriser les petites actions sont des leviers puissants. Sur le plan institutionnel, il faut former les professionnels du social et de la santé, et développer des dispositifs d’aide à domicile adaptés. La clé, c’est l’alliance entre compréhension, accompagnement progressif, et respect de la personne.

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